Par Pauline Henri – Kinésithérapeute
La Kinésithérapie a pour objectif de « rééduquer » le corps de façon mécanique. Pour cela, elle fait appel à de nombreuses techniques : massages, mouvements de gymnastique, usage du chaud, du froid, hydrothérapie… Elle va comme réapprendre au corps des habitudes d’exercices, d’étirements, de postures, qui vont sur le long terme agir sur les symptômes.
C’est pourquoi on prescrit plusieurs séances sur une durée précise de temps, particulièrement dans le çadre de l‘endométriose qui généralement fait perdre en mobilité et souplesse plusieurs parties du corps de la femme.
Quelles sont les techniques de la kinésithérapie pour aider à soulager les inconforts liés à l’endométriose ?
Libérer les tensions, redonner de la mobilité aux tissus
Kinésithérapeute formée en rééducation périnéale, j’utilise une méthode globale qui raisonne le corps comme un ensemble fait de différentes structures liées entre elles. Lorsque une douleur apparaît, elle est, le plus souvent, causée par des blocages tissulaires. Ces blocages sont libérés par des techniques diverses, de kinésithérapie « classique ».
Cette méthode pourrait, à s’y méprendre, se confondre avec l’ostéopathie. En effet, si cette méthode est très complémentaire de celles des ostéopathes, elle reste proche de la kinésithérapie, au sens où, les techniques qui découlent du bilan initial sont finalement des « classiques » de notre discipline.
En utilisant cette méthode et en pratiquant en parallèle de la rééducation périnéale, j’ai rapidement été confrontée à l’endométriose. En effet, de nombreuses douleurs et symptômes, autres que les douleurs de la région utérine, font partie du syndrome.
C’est ainsi que nous retrouvons des tensions importantes au niveau du périnée mais également, sans grand étonnement, dans la cavité abdominale et probablement dans bien d’autres zones (lombaires, thoraciques, dorsales, cervicales…).
Je m’explique. A la première consultation, nous allons chercher à mettre le doigt sur toutes les zones du corps qui sont potentiellement en souffrance grâce à un bilan très détaillé et standardisé pour ne rien oublier. Une fois ces observations faites, nous utiliserons des techniques (plus ou moins connues de la majorité des kinésithérapeutes) visant à détendre, assouplir, libérer les tissus (tous ceux, même loin de la source douloureuse, que nous avons relevés au bilan).
Parmi les tissus que nous allons chercher à libérer, il s’en trouve un qui a un rôle particulièrement important dans les tensions et donc dans les douleurs et que nous chercherons impérativement à détendre, nous l’appelons le fascia.
Cette trame de tissu conjonctif est une unité globale qui relie chaque organe, muscle et toute autre structure les unes aux autres pour créer une unité, responsable du fait que nous parvenions à tenir d’un seul morceau, verticaux et à nous mouvoir. On pourrait considérer le fascia comme la « glue » du corps.
Ainsi, si nous poussons ce raisonnement, nous comprenons très vite que, bien souvent, nos tensions ne seront pas « qu’externes » mais parfois et finalement souvent « internes ». La méthode utilisée parle de tensions « viscérales » qui correspondent à des tensions au niveau des enveloppes de nos organes (fascias).
C’est ainsi que nous nous apercevons très vite que, rares sont les patients qui ont mal au dos de manière chronique sans avoir aucune tension dans leur ventre et donc, le plus souvent, une symptomatologie qui va avec (douleurs abdominales, constipation chronique, diarrhées, règles douloureuses ou… endométriose !).
La particularité de la méthode est non plus d’aller chercher uniquement à libérer la zone douloureuse mais de libérer toutes les zones en manque de mobilité afin que toutes les sources possibles du problème aient été traitées.
Ainsi, il s’agira de traiter non plus que le « contenant » mais également le « contenu », autrement dit, les tensions internes : les tensions abdominales.
Une bouillotte que tu pourrais porter de manière discrète ?
C’est possible avec la ceinture bouillotte !
Comment se passe le suivi de kinésithérapie pour l’endométriose ?
Des séances régulières pour un soulagement des douleurs sur le long terme
En pratique, je commence par une première séance de bilan de 30 minutes. Celle-ci commence par un « interrogatoire » afin d’en savoir un maximum sur la patiente et « dresser le décor ». Ensuite, elle se poursuit par une analyse globale du corps et des tests afin de conclure sur l’ensemble des zones en souffrance.
Par la suite, les séances durent une heure, à raison d’une fois par semaine sur 5 semaines pour commencer. Au cours de ces séances nous utiliserons diverses techniques manuelles auxquelles on ajoutera quelques étirements/exercices respiratoires à reproduire à la maison afin de pérenniser les effets du traitement au cabinet entre deux séances.
Quant à la durée du plan de traitement, sachant que l’endométriose est une maladie chronique, tout dépendra de chaque patiente, au cas par cas : le traitement a t-il eu un impact bénéfique ? La pérennité de l’efficacité des séances est-elle de quelques jours, mois, semaines ? On pourra donc planifier les séances de suivi en fonction des besoins de chacune.
L’idée n’est absolument pas de prétendre soigner cette maladie, certainement pas non plus de valoriser une technique miracle mais simplement d’essayer d’apporter une pierre à l’édifice d’un mieux être pour ces patientes.
Attention, si cette thérapeutique ne fonctionne pas, il y en a bien d’autres à explorer. Ce qui fonctionne pour l’une ne fonctionnera pas forcément pour l’autre !
Et n’oublions pas non plus tout l’intérêt d’une pluridisciplinarité dans le traitement de l’endométriose !
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1 réponse
C’est intéressant